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Lanotte
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Suède 2017-en vol

Suède 2017-en vol

1. Quelques notes en vol :

 

- L’aéroport : très impressionnant par deux aspects. Bâtiments, routes, ponts, tunnels s’entremêlent, les bétons de ces structures se coulent en une architecture futuriste.

    Mais il y règne une passivité, une non-activité, un calme plat. C’est tout le paradoxe ; l’oxymore entre aérodynamisme et passagers. La première, au design fuselé, tend toujours vers l’espace ; les suivants, si lents qu’ils en deviennent statiques, avachis, attendent.

 

- Dans l’avion : J’ai failli éclater de rire en voyant pour la première fois les instructions tant de fois singées auxquelles personne ne prête attention.

    Au décollage le corps se rétracte : le cerveau est au niveau du nez, les yeux au niveau de la bouche et le cou disparaît.

    Comme un sortilège, cette épreuve permet de sortir de la grisaille et de glisser au-dessus d’une extraordinaire mer de nuage. C’est une étendue d’œufs en neige, ou un gigantesque bain moussant, ou encore un édredon de neige.

    Cet espace splendide, et pour moi inédit, que nous traversons se compose de blanc et de bleu d’une pureté, d’une profondeur incroyable. Deux références me viennent tout de suite en tête : Le moine au bord de la mer, de C. D. Friedrich et Porco Rosso, des studios Ghibli. L’un pour les couleurs et la luminosité. L’autre pour les vues aériennes et le mouvement si spécifique d’un avion. Les deux pour l’espace et les sentiments et sensations qu’ils procurent et inspirent.

    2 mots (notes décidément binaires) : placide, extatique.

 

    Mes oreilles sont charmées par le même -bruit- vrombissement que celui du Scudo (voiture légendaire et non moins véritable à l’isolation sonore singulière).

 

    A bord de l’avion on éprouve un sentiment de hauteur bien sûr, mais aussi une espèce de supériorité. Grâce à la technique le monde s’étale à ses pieds. Et dans le même temps justement on contemple détaché ce vaste monde encore tellement étranger, tellement infini. On, entité unique, très limité dans le temps et l’espace est face à un monde composé de milliards de vies, qui est bien plus âgé et en même temps bien plus jeune que on, qui ne vivra pas un siècle.

 

    Je perds (encore plus que d’habitude) toutes notions et rapports de distance.

    Je vole au-dessus d’un paysage lointain et pétrifié comme une maquette.

 

    Étonnamment je n’ai pas mal au ventre.

    Je me suis un peu avancée : l’atterrissage est horrible ! thermomètre interne en montagne russe et estomac au niveau de la bouche (effet inverse du décollage).

    Bref, après trente minutes de bus je retrouve, accueillantes, la terre ferme et mon amie.